Help ! Les Beatles l’ont si bien chanté et pourtant, demander de l’aide nous semble si fastidieux en pratique. Surtout à mesure que l’on vieillit. Selon Amélie Gartner, coach de vie et love coach, c’est notamment notre peur du rejet qui est responsable de cet état de fait. Heureusement, il existe des solutions.
Laquelle de ces deux démarches vous semble la plus facile : demander de l’aide ou donner un coup de main ? Il y a de fortes chances que vous préfériez la seconde. C’est en tout cas ce que conclut une étude réalisée par le Steunpunt Geestelijke Gezondheid (centre flamand de soutien à la santé mentale). Sur les mille Flamands interrogés en 2018, pas moins de 92% se décrivent comme des personnes prêtes à aider les autres. 86% se sentent même mieux lorsqu’elles le font. En même temps, elles hésitent à demander elles-mêmes de l’aide. 60% des répondants indiquent avoir du mal à demander de l’aide et 45% ressentent même de la culpabilité à le faire.
Peur de demander de l’aide
En d’autres termes : nous sommes massivement prêts à aider, mais l’occasion ne se présente quasi jamais parce que personne ne nous demande de l’aide. Plutôt paradoxal, non ? Selon Amélie Gartner, l’explication réside notamment dans la peur d’être jugé, étiqueté ou rejeté. D’autres études le démontrent également. Une enquête néerlandaise a révélé qu’un senior âgé de plus de 75 ans sur trois préférait ne pas demander d’aide par crainte de déranger. Alors qu’au contraire, il n’en tirerait que des bénéfices.
Indépendant, mais seul
Amélie Gartner épingle aussi une évolution globale au sein de notre société. Il y a encore quelques générations de cela, nous vivions davantage ensemble. Aujourd’hui, nous sommes plus indépendants individuellement, mais aussi plus seuls. Chacun habite dans sa propre maison et tout a un prix. Du jardinage jusqu’aux bricolages domestiques : partout on trouve de l’aide payante pour ces tâches. D’où la plus grande difficulté à solliciter l’aide de la famille, des voisins ou des amis.
Demander de l’aide : un aveu de faiblesse ?
Le statut qui est attribué dans notre société aux personnes indépendantes joue également un rôle. La capacité de s’en sortir tout seul est vue comme un objet de fierté. Dès lors, devoir compter sur autrui ne procure pas un sentiment agréable. Si la plupart des seniors acceptent encore l’aide de leurs propres enfants, ce n’est pas toujours de gaieté de cœur. Solliciter un proche géographiquement plus éloigné est en revanche perçu par beaucoup comme une démarche trop pénible.
Et c’est dommage, car il y a tellement de belles raisons de faire le pas, justement. Nous en citons quatre :
1. Demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse
Au contraire. En parlant de votre propre fragilité, vous créez un lien avec autrui. Cela vous donne l’occasion de nouer de nouveaux contacts, mais aussi de resserrer les liens existants, par exemple avec les enfants ou petits-enfants.
2. Laissez autrui y prendre également plaisir.
Si l’on aime soi-même être sollicité pour un coup de main, pourquoi priver les autres de ce plaisir ?
3. Votre gratitude peut vous rendre plus heureux.
Une étude neuroscientifique menée en 2015 a démontré que le sentiment de gratitude, et le fait de l’exprimer à autrui, entraînent de nombreux effets positifs. Notre cerveau se met à produire de la dopamine et de la sérotonine, notre sommeil s’améliorer, notre stress et nos bobos physiques diminuent et les risques de dépression avec.
4. L’entraide enrichit la vie.
À chacun ses talents. Ce n’est pas parce que vous n’arrivez plus à pousser votre tondeuse que cela coûte autant d’efforts à votre voisine de le faire à votre place. Et si elle n’aimait pas cuisiner alors que vous adorez ça ? En vous aidant mutuellement – chacun à sa manière -, vos vies respectives s’en trouveront enrichies.
Amélie Gartner le formule en ces termes : « Si vous ne réalisez pas vos rêves, vous ne les atteindrez jamais. Si vous ne demandez rien, vous n’obtiendrez jamais de réponse. Si vous ne faites jamais le pas, vous ferez toujours du sur-place. Seul, on va plus vite ; ensemble, on va plus loin. »
5 étapes pour demander de l’aide
La prochaine fois que vous aurez besoin d’aide, cessez donc de vous torturer l’esprit. Ne pensez plus : « je l’ai toujours fait moi-même, pourquoi ne pourrais-je plus le faire ? », « oserait-il/elle refuser ? », « n’en demanderais-je pas trop ? » … Mais tentez le coup. Vous ne vous sentez pas à l’aise ? Dans ce cas, une feuille de route pourrait vous être utile :
Bref : la prochaine fois que vous aurez besoin d’aide, prenez votre courage à deux mains (ou faites-vous aider si vous n’arrivez plus à vous baisser, clin d’œil), lancez votre bouteille à la mer et vous verrez toutes les belles choses qui en découlent.